Mais il existe un certain seuil de résistance. En effet, qu’en est-il du rendement des investissements ESG ? « L’idée selon laquelle cela rapporte moins est et reste la principale erreur », affirme Joachim Aelvoet. « Alors que tout indique justement que le rendement est meilleur à plus long terme. Les entreprises pétrolières, que nous excluons, engrangent actuellement des pourcentages supérieurs. C’est normal, vu la situation. Mais tout laisse à penser que leur valorisation économique se détériorera sur le long terme. »
Cela n’a rien d’illogique : les combustibles fossiles sont sous pression. L’Europe enfonce fermement la pédale d’accélération sur la voie des combustibles non fossiles. Avec le Green Deal, elle vise à atteindre une neutralité climatique totale d’ici 2050. Des pays comme l’Allemagne vont encore plus loin et veulent atteindre cette neutralité d’ici 2035. « En d’autres termes, les stocks dont disposent actuellement les entreprises pétrolières n’auront plus de valeur dans un avenir proche », poursuit Joachim Aelvoet. La transition énergétique s’accélère également dans d’autres parties du monde.
La durabilité ne se limite pourtant pas à l’aspect écologique. Hans Timmerman résume : « Pour les investissements ESG, on distingue trois piliers : « Environnement, Social et Gouvernance ». Nous exprimons cette combinaison sous la forme d’un score ESG. Ce score reflète l’influence de chaque entreprise sur l’environnement, mais aussi son approche en matière de responsabilité sociale et de bonne gouvernance. Nous examinons ainsi entre autres les émissions de CO2, les différences salariales, les formations proposées au personnel, la politique en matière de sécurité et l’écologisation du parc automobile. »
Les entreprises qui obtiennent de bons résultats sur ces éléments peuvent se révéler intéressantes pour votre portefeuille d’investissement. Vous pouvez comparer cela à la quatrième vague industrielle ou, plus récemment, à la numérisation. Là aussi, le potentiel était énorme pour les premiers à réagir. Les entreprises qui ont manqué le coche ont perdu du terrain.
Mais en tant qu’investisseur, comment être sûr que vous effectuez réellement des investissements ESG ? Tous les investissements n’aboutissent-ils finalement pas dans le même sac ? « Absolument pas », explique Hans Timmerman. ABN AMRO collabore avec l’agence de notation Sustainalytics, spécialisée dans le développement durable. « Elle détermine pour nous le score ESG et le classement d’environ 13 000 entreprises. Chaque trimestre, tous nos clients en gestion consultative ou gestion discrétionnaire de portefeuille reçoivent un rapport détaillé qui comprend, entre autres, le score ESG du portefeuille d’investissement, l’empreinte carbone des entreprises et la contribution aux ODD (Objectifs de Développement Durable des Nations unies). »
En outre, nous disposons également une politique claire concernant les entreprises non éligibles. Les entreprises actives dans l’industrie du tabac, le commerce d’armes ou qui sont responsables de graves dommages environnementaux, de violations des droits de l’homme ou de travail des enfants sont immédiatement exclues. Les combustibles fossiles sont également exclus.
Il reste des entreprises qui obtiennent de bons résultats et des entreprises innovantes qui contribuent à un ou plusieurs thèmes de durabilité tournés vers l’avenir. Il s’agit, d’une part, de véritables précurseurs en matière de durabilité, mais la plupart sont des entreprises font simplement partie du peloton. « Ce ne sont certainement pas encore les meilleurs élèves de la classe, mais elles ont l’ambition de contribuer à soutenir la transition. C’est à ce niveau que nous devrions assister à la plus grande accélération », explique Joachim Aelvoet. En d’autres termes, le potentiel économique est important. Hans Timmerman y voit un autre avantage : « Nos clients sont également rassurés », conclut-il.
« Les sociétés qui ont une culture d’entreprise durable, c’est là que se situe le rendement aujourd’hui. » Mieux encore : d’après Pieter Loose, chef d’entreprise, après les révolutions industrielle et digitale, nous sommes à la veille d’une révolution de la durabilité. Pour Pieter Loose, il n’y a aucun doute : si vous investissez, privilégiez les entreprises durables.
Vous souhaitez savoir comment Pieter Loose envisage les investissements durables ? Lisez ici comment lui et ABN AMRO ont constitué le portefeuille idéal.
Que ferait Bruno Van Steenberghe s’il avait 2 millions d’euros à investir ? Le fondateur de Kalani-home et lauréat 2022 du prix du Sustainability Professional, choisirait à coup sûr de soutenir des entreprises qui prennent en compte leur impact environnemental et agissent de manière responsable. Car ce n’est qu’à ce prix qu’elles seront et resteront rentables à long terme.