« Les sociétés qui ont une culture d’entreprise durable, c’est là que se situe le rendement aujourd’hui. » Mieux encore : d’après Pieter Loose, chef d’entreprise, après les révolutions industrielle et digitale, nous sommes à la veille d’une révolution de la durabilité. Pour Pieter Loose, il n’y a aucun doute : si vous investissez, privilégiez les entreprises durables.
« Si j’avais deux millions à investir maintenant, je me concentrerais sur les sociétés qui ont une culture d’entreprise centrée sur la durabilité. »
Il y a eu la révolution industrielle. La révolution numérique a, à son tour, entraîné une nouvelle accélération. Aujourd’hui, nous sommes à la veille d’une révolution de la durabilité. C’est la conviction intime de Pieter Loose. Pour lui, il n’y a pas de doute : on ne peut investir que dans des entreprises durables.
Il est donc plus que logique que Pieter et son entreprise Ekopak s’engagent pleinement en faveur de la durabilité. « Le développement durable est dans mon ADN », affirme-t-il. « Cela fait naturellement de moi un entrepreneur durable. »
Pieter Loose ne dit pas cela à la légère : pour lui, la durabilité, c’est l’avenir. Un avenir qui commence aujourd’hui. « Nous avons grandi dans une économie qui visait à consommer le plus possible. Tout semblait être disponible à l’infini. Mais ce n’est pas le cas. Nos ressources énergétiques sont loin d’être inépuisables. Cette prise de conscience se répand de plus en plus. »
Pieter lui-même en a pris conscience il y a quelques années, lorsqu’il s’est rendu au Brésil après ses études. Avec un couple d’amis, il a lancé un projet de construction durable. « Là-bas, en pleine forêt tropicale, nous n’avions pas d’autre choix que d’utiliser l’énergie avec parcimonie. Il n’y avait presque pas d’eau potable et pas du tout d’électricité. Le soir, nous avions une bougie, et nous devions nous en contenter. En pareille situation, vous n’avez pas d’autre choix que de consommer moins pour combler de vrais besoins. »
Pour Pieter, ce séjour fut une réelle prise de conscience. Car la raréfaction de nos ressources énergétiques n’est pas seulement un problème pour les pays du tiers monde. Pieter : « Songez à la menace que représente la sécheresse. Nous devons imaginer notre avenir d’une manière totalement différente et utiliser nos ressources de façon plus réfléchie si nous voulons maintenir notre niveau de bien-être. L’entrepreneuriat durable apporte une réponse à cette problématique : le temps de l’économie du jetable est révolu. De plus, chez Ekopak, nous privilégions la qualité et non la quantité. »
La mission d’Ekopak est la suivante : reduce, reuse & revalue water, à savoir réduire la consommation d’eau, la réutiliser et la revaloriser. Comment ? Pieter s’en explique : « Nous fournissons de l’eau à usage industriel, c’est-à-dire de l’eau utilisée dans un processus de production, dans sa forme la plus pure. Nos clients sont actifs dans des secteurs très gourmands en eau, comme l’alimentation, le textile, la pharmacie et la chimie. Nous les aidons à réduire leur consommation d’eau et à s’assurer d’être autonomes, car nos technologies leur permettent de recycler leurs propres eaux usées. En agissant de la sorte, nous ne gaspillons pas l’eau potable si précieuse, ce qui est encore trop souvent le cas aujourd’hui. D’ici deux à trois ans, chaque entreprise devrait avoir accès à une eau durable, ce qui lui permettrait de réduire son empreinte hydrique, de même que sa facture d’eau. »
Pour Pieter, la durabilité va toutefois bien au-delà d’une histoire d’écologie. Selon lui, dans une entreprise durable, la totalité de l’offre est pertinente et les valeurs ESG sont en équilibre. ESG signifie écologique, social et gouvernance. « Sans ces valeurs ESG, vous ne pouvez pas vous développer. Ces trois valeurs sont toutes aussi importantes les unes que les autres. Ce ne sont pas des valeurs que l’on peut cocher une par une. Mais si vous avez un modèle économique durable, l’image que vous renvoyez est la bonne. »
Pieter en a la conviction : seules les entreprises durables, mais aussi les investissements durables seront déterminants pour l’avenir. S’il avait deux millions d’euros à investir maintenant, il ne se concentrerait pas sur un secteur, mais plutôt sur des entreprises. « Une société qui possède une culture d’entreprise durable et qui répond aux valeurs ESG : c’est là que se trouve le rendement. Pas dans les structures centrées sur le profit, mais au sein de celles axées sur la valeur. Celles qui se développent aujourd’hui sont celles qui ont été les premières à prendre le virage de la durabilité. »
Pour Pieter, il s’agit principalement de jeunes entreprises innovantes pour lesquelles « the sky is the limit ». « Ce n’est pas seulement le rendement qui compte, mais aussi l’impact de l’entreprise. Comment veulent-elles créer un monde meilleur ? Cette ambition doit être considérable. Je vois aussi l’économie circulaire comme une économie de partage. Vous ne pouvez pas évoluer vers un avenir durable seul ; il faut agir ensemble. Nous aussi, nous voulons transformer le monde avec nos systèmes d’eau. Si vous investissez dans des entreprises qui veulent changer le monde, vous travaillez ensemble à cet avenir durable. »
Après avoir obtenu son diplôme d’ingénieur civil, Pieter Loose a passé deux ans dans la forêt tropicale brésilienne pour lancer un projet de constructions en bambou. Depuis 2013, il est CEO de l’entreprise de purification d’eau Ekopak. L’année dernière, il a introduit sa société en bourse, après que Marc Coucke ait investi dans l’entreprise.