Que ferait Bruno Van Steenberghe s’il avait 2 millions d’euros à investir ? Le fondateur de Kalani-home et lauréat 2022 du prix du Sustainability Professional, choisirait à coup sûr de soutenir des entreprises qui prennent en compte leur impact environnemental et agissent de manière responsable. Car ce n’est qu’à ce prix qu’elles seront et resteront rentables à long terme.
Tous les secteurs doivent absolument évoluer vers la durabilité, sans greenwashing.
Les trois facteurs ESG revêtent la même importance pour Bruno Van Steenberghe et doivent être mis en œuvre concrètement et dès maintenant. C’est le cas de son entreprise Kalani-home, qui propose du linge de maison de grande qualité en adoptant une démarche de développement durable, à chaque étape du processus de production.
Ainsi par exemple, Kalani-home achète son coton bio –certifié par la très stricte norme GOTS – à une coopérative qui rémunère de manière équitable les agriculteurs et investit dans des formations sur la biodiversité et l’agriculture régénérative.
Au-delà de sa propre entreprise, Bruno Van Steenberghe fait partie d’un think tank qui a écrit une lettre au gouvernement belge pour l’inviter à établir légalement le devoir de vigilance. Une notion qui existe depuis longtemps. Son principe ? « Responsabiliser les entreprises quant à leurs actions directes et indirectes en matière d’environnement et de droits humains tout au long de leur chaîne d’approvisionnement », explique-t-il. « Cela veut dire qu’elles sont responsables de ce qui se passe chez chaque fournisseur, chaque sous-traitant, chaque maillon de cette chaîne, en remontant jusqu’aux matières premières. L’Union Européenne est en train de légiférer en commençant par les grandes entreprises, avant de se préoccuper des PME. »
S’il avait 2 millions d’euros à investir, il se montrerait donc très vigilant quant aux pratiques en matière d’éthique, d’écologie et de bonne gouvernance des entreprises qu’il soutiendrait. Quels seraient les secteurs qu’il choisirait ? « Le devoir de vigilance est évidemment applicable à tous les secteurs d’activité. Mais je favoriserais des secteurs d’activité durables. Des activités de la vie de tous les jours. J’ai un coup de cœur pour le textile, mais il y a aussi la mobilité, l’alimentaire, les services. Tous les secteurs doivent absolument évoluer vers la durabilité, sans greenwashing. »
Quel devrait être l’impact de cet investissement ? « Outre un impact environnemental et social, j’aimerais montrer qu’il y a des clients qui recherchent et demandent ce type d’investissement. Peut-être aussi inspirer d’autres personnes qui hésitent à investir dans la durabilité. Si je devais les convaincre, je leur dirais qu’il est important de vivre avec son temps et qu’il faut qu’elles investissent dans le développement durable, sinon elles risquent de perdre leur rendement. »
Pour quelle raison ? Parce que – Bruno Van Steenberghe en est convaincu – durabilité va de pair avec rendement. Comme pour tout investisseur, le retour sur investissement est important pour lui, mais il tient à tordre le cou à certaines croyances selon lesquelles le rendement des produits durables serait inférieur à celui des produits d’investissement classiques : « La finance et l’économie prouvent que c’est faux et qu’au contraire, c’est la durabilité qui représente l’avenir. Les entreprises du futur seront celles qui investissent dans la durabilité. »